Darry Cowl

Darry Cowl, une dernière facétie


Vous allez sans doute rire de moi mais un des navets les plus attendrissants qu’il m’ait été donné de voir est Le Triporteur avec Darry Cowl, adapté d’un roman de René Fallet. Le film était sorti sur les écrans en 1957. Je vous en fais le pitch en quelques mots : Le doux et distrait, Antoine Peyralout, livreur de boulangerie, est fan de Vaubrelle, l’équipe de football de son village. Il décide de se rendre à Nice avec son triporteur pour assister à la finale de la Coupe de France à laquelle son équipe participe. Ce film léger et bucolique révéla d’ailleurs le comédien Darry Cowl au cinéma.
 
Or, parfois, il arrive sans qu’on le veuille ou non que la chance vous sourie, comme ce jour de vacances où, vers midi et demie, dans le quartier Saint-Charles de B., je fus tout à coup interpellé par les éclats de rire d’une commerçante, dont le magasin de fruits et légumes ouvrait sur la rue. Derrière sa caisse enregistreuse, elle riait d’un rire irrépressible, tandis que des tomates et des poivrons lui pleuvaient sur la tête. De l’autre côté du magasin, sur le trottoir, un Darry Cowl bronzé, mais vieilli, la visait alors gentiment, tel un éternel adolescent, sautillant, avec l’œil qui frisait.
 
Je n’avais pas pris le soin de lui parler. Je le regrette un peu aujourd’hui. Mais cette scène, suffisamment cocasse, m’avait suffi. 

Quelques mois plus tard, le facétieux Darry Cowl tirait sa révérence.
 
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François-Xavier Farine