Benjamin
Biolay c'est le cousin du type qui m'a plaquée pour retourner avec
son ex un soir de 1994.
J'avais
dix-huit ans, j'étais contente de sortir avec le cousin de Benjamin
Biolay qui n'était pas encore devenu l'homme qui fait aujourd'hui
tomber les filles. Benjamin, c'était un type normal qui jouait du
trombone dans la comédie musicale Dédé d'Henri Christiné
et Albert Willemetz mise en scène par Jean-Paul Lucet au théâtre
des Célestins de Lyon, avec Sabine Paturel et Jeane Manson. J'étais
heureuse ce soir-là d'aller écouter une opérette, d'entrer par la
porte des artistes, de ne pas payer ma place et de manger ensuite au
café des artistes, de dire Bonsoir Sabine et Bonsoir Jeane comme si
c'était une chose normale tout en essayant de ne pas fredonner la
chanson de mon enfance J'ai tout mangé le chocolat, j'ai tout
fumé les Craven A, et comme t'étais toujours pas là… J'étais
heureuse ce soir-là d'être une jeune fille qui fréquente
musiciens, actrices, auteurs ou metteurs en scène, de trinquer avec
les uns, de papoter avec les autres, de profiter du reflet de ceux
qui avaient connu les planches et les applaudissements. Toute à ma
joie, je n'ai pas vu venir la rupture, je n'ai rien compris même
après avoir vu les lèvres du cousin prononcer son départ, mon
abandon, notre séparation. Et ces quelques mots prononcés à
l'attention de Benjamin Biolay : Tu pourras la ramener chez elle
?
Benjamin
Biolay c'est le type qui m'a ramenée chez moi un soir de 1994 quand
son cousin m'a plaquée pour retourner avec son ex.
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Samantha
Barendson